Il était temps. Kuhuru avait parcouru seul, avec Ishi et la colonie seulement, pendant des heures dans les montagnes du pays de la terre. Il s'était perdu bon nombre de fois, mais en escaladant quelques pics par-ci, par-là, il avait toujours réussit à reconnaître la pointe d'un mont à l'horizon et de se ressituer ainsi. Bien sûr, les fourmis l'aidait énormément. Elles étaient capable de capter les traces de chakra laissées au sol par Kuhuru. Ainsi, quand celui-ci revenait sur ses pas ou passait par un chemin qu'il avait déjà emprunté, les fourmis l'avertissait. Le mot "avertir" est bien fort, bien sûr, puisqu'il s'agissait plus d'un transfert émotif d'un message transferé depuis la collectivité jusqu'à lui... Kuhuru était là parce qu'il avait reçut une nouvelle mission. Ce matin-là, il s'était fait réveillé par l'habituel petit oiseau messager du village : Il était (comme à l'habitude) convoqué au bureau du tsuchikage pour sa prochaine mission. Il passa rapidement dans sa cuisine pour un petit repas et passa à la salle de bain pour faire une toilette rapide. Il ne savait pas pourquoi, mais, ce matin-là, il fut choquer à quel point il avait changer depuis un bout. Il n'était pas choqué dans le sens d'indigné, mais choquer dans le sens que ça venait de lui sauter au visage qu'il vieillissait et que sa physionomie changeait. Il était encore bien jeune et il était déjà jounin. Pour la première fois depuis longtemps, il était fier de lui. Ça lui arrivait souvent de célébrer par un "bravo" timide la fierté qu'il éprouvait pour Ishi, Soki, son élève, ou la colonie, mais cela faisait bien longtemps qu'il était fier de lui-même. Il entreprit de forcer la note sur ses vêtements. Ce jour-là, pour sa prochaine mission, il porterait un accoutrement différent. Un accoutrement ample, mais confortable, qui serait assez approprié pour son style de combat : le ninjutsu. Quant à Ishi et aux fourmis, ils sauraient bien trouvé leur compte dans leur état normal. Kuhuru enfila sa veste jounin, à son habitude, mais se couvrit le corps d'un kimono simplet et un peu démodé. Au moins, il portait un vêtement cérémonial. Il accrocha le sac des fourmis dans son dos, de travers. Une attache le soutenait derrière son épaule droite et une autre au dessus-de sa fesse gauche. Il cacha ses saccoches pleines d'instruments shinobis dans les plis de son vêtement en drapée. Il accrocha les grands shurikens aux épaules d'Ishi comme il lui était arrivé de le faire par quelques fois dans le passé... Il se trouvait différent. Différent, c'était bien? Oui, différent, c'était mieux. Quelques minutes à peine plus tard, il se trouvait avec Ishi devant le bureau débordant de paperasse de son kage. Ses ordres étaient clairs, nets et précis. Il devait arrêter un criminel dangereux qui se faisait appeler, avec sotie, le vengeur masqué. Il commençait à avoir un renom et à causer de la peur et, quelque fois, de la panique des de petits villages perdus dans les montagnes au nord-ouest du pays. Ses ordres étaient de retrouver l'ancien temple débraillé dans lequel il s'était installé repère et domaine afin de l'arrêter. Il n'y avait pas d'infiltration ou d'espionnage à faire. L'enquête avait été faite par une équipe préliminaire de chunins. Ils avaient ainsi découvert l'emplacement du vieux temple de Shankoku de l'ancienne Ryoshima, une ville un peu plus ancienne que la Ryoshima du pays de la cascade, mais qui a été abandonné et repeuplé par des athées qui ont vite fait de revendre tout le débarras religieux qui possédait moindrement une valeur marchande. Cet ancien site religieux monachiste était perdu dans les montagnes, très loin des grandes nations et cette longue route interminable était le seul calvaire de Kuhuru. Le jounin arpentait des routes étroites aux rebords dangereusement pointus. Tantôt il était mille deux cents pieds en altitude, tantôt il se retrouvait dans des tunnels aux pieds des monts, suivant toujours l'itinéraire imprécis fournit par l'équipe précédente. Lui, il avait la tâche "Bing Bang"... Il devait arriver, casser la barraque et repartir pour faire son rapport. Dans le bureau du tsuchikage, sans vraiment contesté ses ordres, il avait fait savoir qu'il ne comprenait pas la raison pour laquelle on l'avait désigné lui pour cette deuxième partie de cette affaire. Après tout, il aurait probablement été bien plus aise s'il avait eut comme mission de faire l'enquête et de trouver l'emplacement. Il avait reçut comme réponse qu'elle avait peur pour les chunins et qu'elle se sentait plus confortable de l'envoyé lui, qui avait déjà accomplit plusieurs missions de rang B, plutôt qu'un ninja de grade inférieur qui risquerait peut-être d'y perdre la vie. Et puis, finalement, elle avait aussi évalué l'agilité et l'endurance assez bonnes de Kuhuru. Elle avait songé à ses statistiques de combat et elle avait déduit que les ninjutsus et l'arsenal animal de Kuhuru saurait lui sauver la vie en cas de détresse. Peu importait. Kuhuru voyait enfin le village au bas du versant montagneux qu'il descendait. Sur la montagne, de l'autre côté de la petite vallée abritant l'ancienne Ryoshima, le jounin distinguait les ombres du temple de Shankoku. Une immense cloche était accroché sur un petit autel devant la structure religieuse...
"Il était temps! N'est-ce pas Ishi? Et vous? Qu'en dites-vous?"
Il se plia un bras dans le sac placé dans son dos et remit une part de son chakra à la colonie. Beaucoup choisir de grimper sur son bars, de remonter jusque sous sa manche et de se réfugié sur son corps, à la chaleur du kimono. Il retira ensuite sa main et se remit en route. Motivé par cette belle vision, Kuhuru bondissait de pierres en pierres jusqu'en bas de la montagne.
"On y va! Le temple de Shankoku où se cache le vengeur masqué est de l'autre côté!"
Le voyage avait duré une bonne partie de la journée. La preuve était que le soleil en était à son crépuscule. Kuhuru et Ishi passèrent comme une ombre à travers le petits villages éffrayés. Ils se retrouvaient bientôt devant les longs et étroits escaliers qui menaient à l'entrée du temple. Kuhru envoya quelques fourmis. Il attendit qu'il revienne, pour s'assurer qu'elles puissent le retrouver, et elle déclarèrent qu'il y avait une trace de chakra à proximité.
*Il est temps.*
Ils entreprirent leur ascension. Des corneilles picassaient la terre autours d'eux. L'herbe était grisâtre et chacun des brins semblaient malades. De si près, le shinobi pouvait voir que les murs de pierre du temple étaient en train de tomber en morceaux. Des tuiles brisées du toit gisaient sur le terrain en pente et tout ce qui s'offrait à la vision de Kuhuru à ce moment-là était terne, morne et sinistre. L'air avait une odeur particulière. Le tout, finalement, faisait penser Kuhuru à Suzume qu'il avait affronté le jour de son intégration à Iwa. Elle avait été une ennemie redoutable et Kuhuru admirait ses talents. À chaque fois qu'il pensait à celle qu'il avait tué, il voyait plus qu'une simple dirrigeante d'un empire criminel. Sa conscience avait une profondeur et Kuhuru s'en voulait d'avoir abandonné ses recherches à son sujet. D'ailleurs, le pacte des corbeaux et des oiseaux nocturnes qu'elle avait lui paraissait très intéressant, mais Kuhuru savait pertinemment, aujourd'hui, qu'il n'arriverait jamais à retrouver le rouleau et à le signer pour invoquer les oiseaux qu'ils affrontaient autrefois. Il soupira et se reconcentra sur ses tâches. Il ne se laisserait plus déconcentrer par un vent de nostalgie. Un vent... C'était drôle, il s'agissait d'une autre allusion à Suzume... Il esquissa un sourire et arriva au seuil de la porte. Il posa sa main sur le bois de celle-ci. Elle était froide et rugueuse. La sensation faisait peur à Kuhuru. Il avait une terrible impression. Il ressentait un grand vide. Une émotion qui l'empoignait et qui le faisait souffrir... Non, rien n'intervenait contre lui, la sensation provenait de lui-même. Quelque chose ici lui évoquait de terribles sensations reliées à un mauvais souvenirs et cela lui faisait peur. Heureusement, il avait la force mentale de la supresser et de ne pas se laisser paralyser par la sensation qu'il avait. Il colla son oreille sur le bois de la porte. Ishi, lui, entendait bien sans avoir à coller son oreille. "Chik... Chik... Flap... Chik... Chik... Chik... Chik... Flap...". Kuhuru fronça les sourcils... Et poussa la porte. Doucement, la porte laissait le duo voir l'intérieur du bâtiment... "Chik... Chik... Flap...". Une paire de ciseaux géantes mordaient répétitivement de grands bouts de tissu. Tout autour gisaient des costumes et des vêtements en tout genre. Des accessoires aussi. Le petit espace de la chapelle était couvert de son monde théâtre aux airs plutôt européens.
*Mais qu'est-ce que...*
"Chik... Chik... Flap...". L'ennemi coupait, coupait, puis il prenait le lousse de son long ruban pour le replier sur lui-même. Il s'arrêta. La drôle d'impression que Kuhuru avait ressentit plus tôt revint... Soudainement, l'image de ces ciseaux lui revint. Il les avait vu. Il les avait même touché... Il ne s'agissait pas d'une réplique non plus. Il s'agissait des originaux. Puis, le faisant tressaillirent de peur, Kuhuru entendit une voix. Une voix qui provenait de l'homme, mais qui ne semblait pas lui appartenir. C'était la voix de Suzume...
"N'as-tu pas honte... de ce que tu m'as fait?"
Kuhuru écarquilla les yeux...
"N'as-tu pas honte... de m'avoir tuée?!"
D'un coup, l'homme se retourna, découvrant ainsi le visage de Suzume... La carrure n'était pas la même. La silhouette était plus longue et plus maigre, mais le visage était le même.
"Que dirais-tu... si on jouait au même jeu encore... Kuhuru-kun..."
Kuhuru sursauta. Ce n'était pas Suzume, il le savait. Mais l'effet était le même et l'ennemi connaissait son nom...
"Allons-y!"
Kuhuru bondit en premier. Il avait sauter vers l'ennemi pour donner un solide coup dans ses jambes. Il toucha le sol en balançant ses jambes sur lui et glissa un peu vers l'avant. Le vengeur avait fait un flip au-dessus de lui et avait empoigné solidement sa paire de ciseau à couleur d'argent.
"Fuuton : hahen kaze tenbatsu!"
"Chik-a, chik-a, chik-a, chik..." Il ciselait à fond. À chacune des répercussions sonores des deux lames qui se fracassaient l'une contre l'autre, un arc aérien s'envolait aléatoirement dans le temple, découpant des rouleaux de tissus et des pans de rideaux accrochés un peu partout. Kuhuru encaissa les premières, mais il arriva à esquiver quelques-unes de files... Son kimono était déjà déchiré. Heureusement qu'il était vieux et dépassé. Puis, en regardant les égratignures qui semblaient se créer d'elles-mêmes sur ses avant-bras, Kuhuru ressentait l'écho d'un souvenir particulier... Il ne poussa pas ses réflexions plus longtemps : il devait réagir. Il exécuta quelques sceaux de mains et cracha un jet de boue.
"Doton : doryuu taiga!"
Il espérait réduire les mouvements de son adversaire. Mais l'ennemi savait comment réagir...
"Daitoppa!"
Le rideau de vent ramenait maintenant toute la boue contre lui. Ce n'était pas si pénible, mais Kuhuru entendit un grondement derrière lui : Ishi, il avait tellement été absorbé par la peur d'avoir à affronter Suzume une seconde fois qu'il avait complètement oublié la présence du lynx et de ses fourmis. Ces dernières n'avaient sûrement pas appréciés le hahen kaze et Ishi se ferait inondé par la boue s'il ne faisait pas quelque chose...
"Daitoppa!"
