Ce constat simple en tête, le Dieu de ce monde se devait de montrer l'exemple en partant le premier à l'action. Son organisation était presque au complet et il fallait absolument commencer à récolter des fonds pour être prêt le moment venu. Et puis, quelques corps de rechangent... Il en avait besoin lui aussi, juste au cas où. La volonté de Dieu est immuable et rien ne peut lui résister. Le Tendoû était las de ces déplacements au sein d'une terre si désolée. Seul, il se rendit dans sa chambre secrète afin de se reposer dans son propre « scaphandre ». Au même moment, un autre corps se leva et partit.
Les plaines du pays de l'herbe se lassaient elles aussi des guerres constantes qui semblaient les ravager. En voyageant, il était possible d'apercevoir ici et là des vestiges d'anciens combats, de vieilles batailles et guerres ancestrales. La nature gardait en mémoire ces actes de barbaries et les montraient au monde sous une forme qui n'appartient qu'à elle. Ici et là, les hommes c'étaient affrontés et entre-tués à la gloire de leurs dirigeants.
A quoi bon ? Ces hommes qui fêtaient la victoire de leurs armés avant de s'endormir paisiblement dans leurs lits douillaient, alors que leurs guerriers enterraient leurs camarades, méritaient-ils vraiment qu'on se battent en leur nom ? Les vaincus de leurs côtés grelottaient, se cachaient, espérant ne pas être trouvés et assassinés pour le plaisir d'un fou. La guerre propage la désolation avec une facilité déconcertante. Malgré toutes ces souffrances, le monde ne semble pas vouloir grandir. Dieu le forcera donc à le faire. Ce monde mal élevé s'agenouillera devant la volonté de son maître.
Un paisible village se profil à l'horizon. Quelques lumières scintillent ici et là. Ce soir, une partie de ce monde connaîtra la souffrance. Pein s'arrêta un instant sur un arbre, observant ce qui serait l'œuvre de sa prochaine destruction. Après quelques instants de réflexions, il disparut.
Seul au milieu de dizaines de villageois l'observant étrangement, le Dieu se sentait comme rejeté, montré du doigts par des personnes reniant sa légitimité. Lui qui possédait l'outil des Dieux, lui qui accomplissait la volonté Divine, lui qui faisait grandir le monde, était rejeté par une bande d'hommes miteux. Sans perdre un instant de plus, il posa sa main à terre afin d'exécuter son premier jutsu. La souffrance du monde commençait à se faire entendre.
Les cris, le sang, le feu, la mort. Toutes ces choses ne devaient continuer. La paix était un idéal si beau que quelques sacrifices, regrettables mais nécessaires, ne devaient entraver. On tenta de le tuer, bien sur. Mais à quoi bon ? La volonté de Dieu ne peut être arrêtée. Ils avaient beau essayer, aucune de leur pathétique attaque ne pouvait espérer contraindre Dieu. Un homme, un soit disant héros, tenta pourtant de s'interposer. Un fou, incontestablement. Le travail de l'enveloppe de Dieu était presque terminé, il lui fallait juste vaincre cet homme et emporter le plus de morts possible. L'étrange guerrier ne semblait pas comprendre la logique écrasante des paroles de l'être supérieur. Quoi de plus normal me direz-vous, il n'était encore qu'un homme. Ivre d'inconscience et fils de sa propre folie, ce shinobi semblait décidé à en découdre avec la volonté divine. Soit, le Dieu, par bonté, allait le châtier.
Ainsi le Chikushoudoû posa une main à terre et invoqua cinq autres enveloppes charnelles. Les six chemins de Dieu étaient rassemblés en un seul et même endroit. La folie de l'homme avait une fois de plus provoqué la colère de Dieu. Tous les Dieux étaient rassemblé en ce lieu pour qu'enfin est lieu le procès mortel de cet accusé. En juge avisé et expérimenté, le Tendoû s'avança s'avança et prit la parole. Ses dires furent simple et clair. La vérité à ceci de remarquable que la décorer d'apparat a pour seul fonction de l'émietter voir même de la rendre fausse. Discuter longtemps était une perte de temps, si bien que le grand Juge de ce monde s'apprêtait à ouvrir la séance, avant d'attaquer l'accusé.
« Prépare-toi. Dieu t'accordes une audience. »
Le guerrier du pays de l'herbe faisait fièrement face aux puissantes enveloppes charnelles de Dieu. Les six chemins de la souffrance s'apprêtaient à rendre leur jugement à ce jeune fou qui pensait pouvoir aller à l'encontre de la volonté divine. Cet étrange shinobi venu de nul part semblait pourtant savoir qu'il n'était pas de taille, alors pourquoi ? Un idéal, ou bien peut-être était-ce une femme ou un enfant à protéger ?Les hommes sont si ridicules.
Aucun d'eux ne méritent réellement que le Dieu s'attarde sur son cas personnel. L'humanité est une création prometteuse et pourtant elle ne cesse de s'auto-entraver avec des sentiments et des attachements la rendant faible, capricieuse et belliqueuse. Elle qui pourrait être la plus grande et la plus belle des choses est, malgré ce qu'elle pense, la plus laide et la plus petite de toutes. Tel est prit qui croyait prendre...
Que dire si ce n'est que cet inconnu était un digne représentant de l'instinct majestueux du plus noble des hommes. Il avait, pour ainsi dire, un physique ravageur. Très grand (au moins plus d'un mètre 85) et mince, son attitude, sa façon de marcher, de se tenir et de se comporter respiraient la grâce. Tout en lui n'était que style et classe, un joyau unique au milieu de pierre sans valeur, voilà ce qu'était ce garçon.
Ses fins et longs cheveux de jais tombaient sur son visage et sa longue veste, tous ses vêtements étant essentiellement de couleurs noir ou blanche, l'ensemble se mariait dans un mélange de noir et de blanc des plus splendides. Mais malgré cet incroyable aspect de saint homme touché par la main de Dieu, il n'en restait pas moins un combattant des enfers qui arborait un katana à sa ceinture. Il n'y avait qu'un seul être, qu'une seule chose pouvant prétendre aux titres de Dieu sur la terre de l'époque, et cette chose était incarnée à l'intérieur des Pein Rikûdou.
Un combat titanesque s'annonçait. Chacun avait ses propres motivations pour mettre rapidement fin au duel qui se préparait mais qui tardait à commencer. Ce fut l'impie qui ouvrit les hostilités en fonçant droit sur le Tendoû. Il dégaina son katana et tenta de trancher son adversaire mais malheureusement pour lui, il avait été soufflé vers l'arriére sans s'en rendre véritablement compte. Dommage. Surtout que du coup, son assaut s'était avéré inutile.
Pas découragé, le guerrier se décida à utiliser des arts shinobis plus évolués et continua d'attaquer grâce au ninjutsu un autre chemin de Dieu. Mais alors que l'attaque était en cours et que le dragon de feu se dirigeait vers l'un des corps, le Gakidoû s'interposa et aspira le jutsu sans vraiment de difficulté. Ainsi le taijutsu et le ninjutsu ne pouvaient absolument rien contre les adversaires de notre jeune ninja du pays de l'herbe. Le Tendoû était las du spectacle peu réjouissant que lui offrait son adversaire. Sa faiblesse était affligeante et il était venu ici pour trouver et amener des corps, pas faire mumuse avec un shinobi de seconde zone. Il prit la parole, les derniers mots qu'entendraient sa victime avant de rejoindre le royaume des morts.
-Tu es peut-être puissant comparé aux autres shinobis de ce village, mais aujourd'hui c'est Dieu que tu combats. Tes quelques jutsus ne pourront avoir raison de ma puissance infinie. Adieu, guerrier de l'herbe. Ce fut un plaisir...
" Le "chef" des différents corps, l'enveloppe de Yahiko, leva la mais et la tendit vers sa cible. Il se murmura à lui même quelques paroles avant d'activer son pouvoir. Aussitôt, son adversaire fut comme attiré par le Tendoû qui n'affichait pas la moindre expression. Ce dernier lui mit un coup de poing dans l'estomac afin de l'immobiliser avant de partir. Les différents corps étaient déjà parti semer le chaos et prendre des corps en bons états et bien portant aux physiques variés.
Le principal divulgateur de la volonté de Dieu avait quant à lui déjà choisi sa cible. Le Ningendoû était en train d'extraire l'âme du shinobi qui voulait précédemment arrêter les six chemins. Cela fait, il prit un autre corps sous son bras. Chacun des corps avaient ainsi réussi à obtenir un cadavre qu'ils s'apprêtaient tous à ramener à Ame no Kuni. Le Tendoû avait quant à lui jeté son dévolu sur l'homme qu'ils avaient affrontés. Ce guerrier courageux et au physique ravageur serait un éventuel remplaçant des plus honorables...
Les plaines de Kusa avaient, pour ce retour, un étrange goût amer à présent. Peut-être étaient-ce les cadavres putréfients qui commençaient à émettre une étrange odeurs, toujours est-il que les six chemins de Dieu se sentaient peu à l'aise au sein des terres herbeuses du pays. Heureusement pour eux, Kusa et Ame étaient deux pays aux frontières communes et la distance séparant la position du village que le Dieu avait attaqué et sa chère citée pouvait être parcourue en une petite journée. Une fois de retour sur les terres du pays de la pluie, Pein aurait le plaisir de pouvoir être dans son "panthéon" à lui, son "Olympe" l'attendant lui et les cadavres qu'il transportait.
A toute vitesse, les enveloppes de Dieu se dirigèrent par des chemins différents vers la tour qui leur servaient de résidence et de quartier général. Ils arrivèrent toutefois devant tous ensemble. Le Tendoû utilisa son pouvoir pour forcer les portes à s'ouvrir et les referma tout de suite après, emportant les cadavres de ses victimes dans un voyage dont je n'ose vous comptez les péripéties