/!\Au Commencement|

Invité

Chapter I : Espérance 我想说爱你

Par cette saison hivernale, où un froid intense venait jeter son dévolu sur une faible petite île au milieu de l’Océan, les étrangers du Pays de la pluie auraient pu se croire dans un palais des glaces. Alors que les nuages conservaient cette teinture ivoire et crème, avec une touche de gris qui laissait prévoir tempêtes et orages, c’était cette beauté purificatrice et immaculée de la Neige qui s’abattait alors sur les contrées brumeuses des landes de ame no kuni. Qui aurait cru que le Pays, dont la réputation faisait tant frémir par son passé belliqueux et démoniaque, pouvait resplendir comme Yuki No Kuni, le Pays de la Neige. Qu'est ce que la solitude lorsque l’on n’a pas connu la force des liens avec autrui ? Cette part désormais oubliée de ma personne semble pourtant me revenir déjà en mémoire alors que l'avènement de mon existence touche à sa fin...Cette parole me revenais en mémoire, mémoire perdu par la voute céleste. Je ne pouvais y répondre.La nuit avait détrôné les éclats étiolés de l'aube au terme du crépuscule. Je me devais de réagir, pourtant mon regard ne pouvait quitter cette magnifique étendu qui s’offrait à moi. Dans cette instant de grâce, un souvenir me revins en mémoire, une douleur profonde qui n’es autre que la douleur de la vie…

Déjà deux semaines que le front n’évoluait pas. Là où le terrain se gagnait au prix de deux escouades par kilomètre, il se perdait au prix de trois escouades par mètres. Il y a de quoi se demander si le Monde n’ait guère autre chose qu’une boucherie sans limite et sans contrainte, se contentant d’alimenter le Mal qui se nourrit de la vie de nos semblables. Cela faisait plusieurs jours que nos deux compères se trouvaient dans cette tranchée à peine existante, coincés sans vraiment avoir quoi que ce soit à faire, si ce n’était attendre le prochain mot d’ordre avant de passer à l’action. On pourrait croire que les Shinobis sont fait pour être furtifs, profiter de l’ombre et ne pas avoir à se battre dans les plaines comme le font les Samouraïs. Mais tout cela n’était qu’une illusion, et rien n’empêchait la Mort de parcourir les champs de bataille, se moquant des « à propos » et se contentant de remplir son office. Et attendant que la pluie cesse, Toshiou et Ulquiorra bavardaient de leurs derniers jours, patientant pour le prochain signal d’assaut. Ils parlaient de leurs premiers assauts, de la première victoire, de la première gamelle de bouffe au goût aussi douteux que la vue dudit plat. Oui, on pouvait remarquer que les morts et les défaites n’étaient pas dans le dialogue ; mais y-avait-il vraiment intérêt à parler des camarades morts au combat, et des pertes plus lourdes que les victoires. Un bras au dessus de leurs têtes, épaulés contre le mur de façade, la pluie continuait à tomber sans donner signe d’arrêt proche. Soupirs et lassitude dans les rangs, où les émotions se mélangeaient. Certains n’attendaient qu’une main levée pour se précipiter en avant et livrer bataille ; d’autres cachaient leurs amulettes après avoir adressés une prière aux ancêtres ; les derniers se taisaient et restaient patients, ne sachant vraiment comment réagir face à une mort qui leur avait susurré des mots doux depuis si longtemps, mais qui pourrait à tout moment leur adresser cette déclaration d’amour avant de les emmener avec elle dans les tréfonds de la Terre. Un roulement derrière eux, sourd et spongieux, alors que les chariots avançaient lentement dans la mollesse du terrain boueux. Mais malgré cette énergie vieillie par l’eau sur le fer, les sourires commençaient à apparaître sur les visages des hommes du Village ; c’était des réserves d’eau pour lancer l’attaque de la journée. En quelques minutes, voila que l’eau est déversée et se mélangeait abondamment à la terre molle, pendant qu’une première équipe se tenait prête genou à terre à se lancer en avant, leurs mains ayant trempé dans l’eau fraîche. Quelques minutes plus tard, un raz de marée s’élevait à plusieurs mètres de hauteur pour aller dévaster le terrain bien plus loin, alors qu’en face, les premières techniques Katon commençaient déjà à peupler les airs pour aller s’abattre sur les Shinobis du Pays de l’Eau. Une boule de feu siffla entre les flots, et vint happer un Ninja qui fut emporté, brûlé à l’abdomen, dans les courants déchaînés. Contre cette attaque, un homme composa rapidement une série de signes pour lancer un dragon aqueux en direction des lignes adverses ; s’engouffrant dans la fosse, c’est aux hurlements désespérés et affolés des troupes ennemis que l’on put comprendre que la technique était un véritable succès. Mais bien que très endommageant, elle n’était que peu mortelle : il ne fallut que quelques minutes de plus pour que de nouveaux adversaires se relèvent et se jettent dans le combat, appréciant davantage le corps-à-corps que les techniques à distance. Et les corps chutèrent au sol alors que le sang pourpre se mêlait au liquide cristallin. Technique après technique, le champ de bataille ne devenait qu’explosions violentes, techniques aqueuses et enflammées venant se percuter les unes contre les autres, tandis que le choc du métal envahissait l’espace sonore avec les cris de guerre et de souffrance. Connaissez-vous l’aspect chaotique d’une bataille au zénith pleurant ? Sous des cordes et larmes du ciel, voyez donc ces hommes qui se donnent la guerre sans toujours en connaître la raison.

Lorsqu'il reprit pleinement conscience après cet intermède involontaire, il était en nage, et percevait avec une violence inouie le moindre battement de son coeur qui se répercutait dans ses tympans, ne faisant qu'accentuer les douleurs qui le rongeaient comme une gangrène progressive. Et pourtant, il sentait que ce qu'il venait de voir n'était rien d'autre qu'un prologue, et que c'était loin d'être le dernier flashback qu'il allait subir. Il percevait en lui les réunions d'autres pièces détachées de son passé, qui s'apprêtaient à lui offrir de nouveau des visions antérieures avec toute la brutalité dûe à des souvenirs réintégrant de manière si abrupte votre crâne. Il sentait celui-ci bourdonner mais n'en fit que peu de cas, s'efforçant de se calmer et de reprendre contenance de son mieux. Maintenant les choses étaient clair il devait se mettre en route la ou les réponses à ces questions serait enfin dévoilé. Konoha allait sombrer dans un chaos à la fois magnifique et terrifiant. Le cour du temps altère toute chose en ce monde, seul reste les mots…