Biyo devait changer cette poignée. Il le fallait. Voilà déjà 2 bonnes minutes que la jeune jônin forçait sur la poignée de la porte pour pouvoir entrer chez elle... Et cela, ajouté au stress accumulé pendant la mission qu'elle venait d'accomplir, la frustrait très fortement. Elle d'un naturel d'habitude si doux et si calme commençait à s'impatienter. Comme entendant ses pensées, la poignée émit soudain ce bruit si doux qui précède l'ouverture d'une porte... Retrouvant son sourire éclatant, Biyo ouvrit la porte et entra chez elle.
Tout était rangé, ici. Biyo s'en félicita mentalement. Elle ferma la porte derrière elle et alla s'allonger sur son lit. Sa maison n'était certes pas bien grande, mais Biyo s'en contentait bien. De plus, elle avait remarquablement changé l'allure de l'appartement en le meublant somme toute assez richement. Elle avait déjà accompli pas mal de missions pour une kunoichi de son âge, et les ryos récoltés étaient presque tous passés là-dedans. Au-dessus d'elle, le plafond légèrement vouté mais assez haut lui laissait tout loisir de sauter de joie quand l'occasion se présentait. La plupart des meubles étaient vert ou rouge, rien n'était gris. Biyo n'aimait pas cette couleur... ne l'avait jamais aimé.
En fait... C'est quand j'ai été nommée jônin que j'ai réellement commencé à avoir de l'argent...
Biyo fit la moue en pensant aux deux dernières années, où elle était chuunin, qui n'avaient pas été très faciles. Le Raikage lui avait en fait rendu un bon service en lui donnant l'étrange mission de motivation... Quelques jours plus tard, elle était passée chuunin. Depuis, elle devait avouer que son Kage était remonté dans son estime. Si elle était restée genin... elle n'osait même pas imaginer comment elle aurait pu rendre cet appartement vivable. Même avec les ryos récoltés en chuunin, elle n'avait pas fait grand chose, concrètement... La jeune femme regarda ses mains. Il fallait qu'elle se lave. La mission de rang B qu'elle venait d'accomplir était loin d'être aisée. Et ensuite... Ensuite, aller aux portes. C'était un passant qui lui avait dit ça. Un passant assez mignon, d'ailleurs... Biyo sourit en se reprochant son manque de sérieux. Elle se leva, traversa la pièce et entra dans la salle de bain.
Vingt minutes plus tard, la jônin repoussa la porte, rajusta son bandeau, reprit sa poche à kunais laissée sur la petite table de salon et partit de sa maison, en direction des portes...